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Le syndicat des grévistes de Boeing a annoncé, samedi 19 octobre, avoir trouvé un accord de principe avec la direction de l’avionneur, plus d’un mois après le début du conflit social qui paralyse la production de son avion vedette et coûte des milliards de dollars à l’entreprise.
A quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, cet accord de principe a vu le jour grâce à « l’aide » de l’administration de Joe Biden, à travers sa ministre du travail, Julie Su, a précisé le syndicat sur X. Les négociations se déroulent depuis la mi-septembre sous l’égide de médiateurs fédéraux.
« Nous avons reçu une proposition négociée de résolution de la grève qui mérite d’être considérée et présentée à nos membres », a publié sur X le syndicat des machinistes, l’IAM, précisant qu’elle sera soumise au vote le mercredi 23 octobre. Dans cette nouvelle proposition, Boeing propose notamment une hausse salariale de 35 % sur quatre ans et une prime de 7 000 dollars à la signature de l’accord.
Les négociations ont achoppé sur les salaires pendant plusieurs semaines, les syndicats réclamant une augmentation de 40 %. En revanche, la proposition ne prévoit pas le rétablissement du système de retraite supprimé en 2008, mais une augmentation pour l’entreprise de sa part de cotisation à la retraite par capitalisation de ses employés. « Nous attendons avec impatience le vote de nos salariés sur cette proposition négociée », a réagi samedi l’avionneur auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
La grève des plus de 33 000 ouvriers paralyse, depuis le 13 septembre, les deux principales usines du groupe : celle de Renton, qui produit le 737, son avion le plus vendu, et celle d’Everett, qui fabrique le 777, le 767, et opère plusieurs programmes militaires.
L’avionneur a annoncé ces dernières semaines moult mesures pour préserver puis renflouer sa trésorerie, dont une réduction d’environ 10 % de ses effectifs mondiaux dans les prochains mois, soit 17 000 emplois. Boeing avait également annoncé plusieurs milliards de dollars de charges avant impôts dans ses comptes au troisième trimestre, en partie dues à la grève, ainsi que l’arrêt de la production du 767 Fret.
Le 15 octobre, l’entreprise avait également annoncé son intention de lever jusqu’à 25 milliards de dollars sur les marchés financiers, ainsi que l’obtention de lignes de crédit de 10 milliards de dollars auprès de plusieurs banques. Dans un document boursier, l’entreprise se donnait la possibilité de mettre sur le marché divers titres, comme des obligations ou des actions, afin de renflouer sa trésorerie, mise à mal par le mouvement social.
Selon une estimation, vendredi, effectuée par le cabinet Anderson Economic Group (AEG), les cinq semaines de grève ont coûté au total 7,6 milliards de dollars en pertes directes, dont au moins 4,35 milliards pour Boeing et 1,77 milliard pour ses fournisseurs.
Boeing traverse une passe difficile, marquée par des problèmes de qualité de production depuis de longs mois, qui ont émergé avec un incident survenu en vol, au début de janvier, sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines. L’avionneur, qui est sous l’étroite surveillance de l’Agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA), fait l’objet de plusieurs enquêtes, de la part du Congrès ou de la police fédérale.
Le Monde
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